La
littérature française comprend l'ensemble des œuvres écrites par des auteurs de
nationalité française ou de
langue française. Son histoire commence en
ancien français au
Moyen Âge et se perpétue aujourd'hui.
Un des
Serments de Strasbourg (
842) est le premier texte complet connu rédigé en
roman, l'"ancêtre" du français. Le premier texte conservé dans cette langue que l'on considère aujourd'hui comme "littéraire" est le
Séquence ou Cantilène de sainte Eulalie, probablement écrite entre 881 et 882 ; c'est une simple adaptation en 29 vers d'un poème latin à vocation religieuse et pédagogique.
Les premiers grands textes de la littérature française datent eux du milieu du Moyen Âge (
XIe siècle), époque de développement de l'
agriculture et d'expansion démographique après des périodes d'invasions, d'anarchie et d'épidémies.
Les
chansons de geste sont de longs poèmes comportant des milliers de vers qui sont destinées à être chantées en public, geste signifiant ici exploits guerriers. Elles relatent, sous une forme épique mêlant légendes et faits historiques, des exploits guerriers passés, et mettent en valeur l'idéal chevaleresque. La plus ancienne et la plus connue est la
Chanson de Roland qui a été écrite au
XIe siècle ; elle raconte, en les idéalisant, les exploits de l'armée de Charlemagne.
La
littérature courtoise, apparue au
XIIe siècle, a pour thème principal le culte de l'amour unique, parfait et souvent malheureux. Elle trouve son origine dans l'Antiquité, intègre des influences orientales dues au retour des Croisés, et s'inspire de légendes celtiques. Ainsi, la légende de
Tristan et Iseult raconte l'histoire d'un amour absolu et impossible qui se termine par la mort tragique des amants ; ces poèmes étaient chantés à la cour des princes par les trouvères et les troubadours.
Chrétien de Troyes (
1135 ?–
1190 ?) est sans doute le premier romancier de la littérature française ; ses romans comme
Yvain ou le Chevalier au lion,
Lancelot ou le Chevalier de la charrette et
Perceval ou le Conte du Graal sont typiques de ce genre littéraire. Le long poème
Le Roman de la Rose,
best-seller datant du début du
XIIIe siècle est l'un des derniers écrits portant sur le thème de l'amour courtois, et cela seulement dans son court début écrit par
Guillaume de Lorris. Le reste du poème, continué par
Jean de Meung contient au contraire des passages (dont celui de
La vieille) d'une étonnante misogynie, mêlée par ailleurs à des arguments articulés de
critique sociale.
Vers la même époque, le
Roman de Renart est un ensemble de poèmes qui relatent les aventures d'animaux doués de raison. Le renard, l'ours, le loup, le coq, le chat, etc. ont chacun un trait de caractère humain : malhonnête, naïf, rusé… Les auteurs anonymes raillent dans ces poèmes les valeurs féodales et la morale courtoise.
Le poète parisien du
XIIIe siècle Rutebeuf se fait gravement l'écho de la faiblesse humaine, de l'incertitude et de la pauvreté à l'opposé des valeurs courtoises.
Les premières chroniques historiques écrites en français sont des récits des croisades datant du
XIIe siècle. Certains de ces récits, comme ceux de Joinville retraçant la vie de saint Louis, ont aussi un but moral et idéalisent quelque peu les faits relatés. Ensuite la
guerre de Cent Ans (
1337–
1453) est racontée par
Jean Froissart (1337–
1410 ?) dans deux livres appelés
Chroniques.
Eustache Deschamps, le poète, témoigne de la société et des mentalités pendant la
guerre de Cent Ans.
Après la guerre de Cent Ans, le poète
François Villon (
1431–
1463 ?) traduit le trouble et la violence de cette époque. Orphelin d'origine noble et bon étudiant, il est ensuite condamné pour vol et meurtre. Son œuvre à la fois savante et populaire exprime une révolte contre les injustices de son temps.
Le théâtre religieux se développe tout au long du Moyen Âge, il met en scène les Mystères, c'est-à-dire les fêtes religieuses comme
Noël,
Pâques et l'
Ascension ; au contraire des genres littéraires précédents plutôt aristocratiques, il s'adresse au plus grand nombre. À côté de ce théâtre religieux, un théâtre comique appelé
farce apparaît au
XVe siècle où il est durement combattu par les autorités religieuses.